Résumé:
" De moment en moment la passion du moine devenait plus
ardente, et la terreur d'Antonia plus intense. Elle lutta pour se dégager ; ses efforts furent sans
succès et, voyant Ambrosio s'enhardir de plus en plus,
elle appela au secours à grands cris. L'aspect du caveau,
la pâle lueur de la lampe, et les objets funèbres que
ses yeux rencontraient de toute part, étaient peu faits
pour lui inspirer les sentiments qui agitaient le prieur ; ses
caresses même l'éprouvaient par leur fureur : cet
effroi, au contraire, cette répugnance manifeste, cette
résistance incessante, ne faisaient qu'enflammer les
désirs du moine, et prêter de nouvelles forces à
sa brutalité. " Pour mettre en scène le combat d'une sainteté
qui se défend contre les puissances des
ténèbres, Matthew-G Lewis déploie, avec un art
consommé de la gradation dans l'horrible, une multitude de
récits d'une audace et d'une cruauté rares. Sade et
Breton, entre autres, plaçaient très haut ce
chef-d'œuvre du roman gothique, dont Antonin Artaud - qui
en a réalisé une " copie " - disait : " Je
continuerai à tenir pour une œuvre essentielle " Le
Moine ", qui bouscule cette réalité à pleins
bras, qui traîne devant moi des sorciers, des apparitions
et des larves avec le naturel le plus parfait, et qui fait
enfin du surnaturel une réalité comme les
autres."