Résumé:
Albert Cohen, l'auteur
du célèbre
Belle du
seigneur
signe ici un roman bouleversant en forme d'hommage
à sa mère disparue.
Le narrateur (Albert
Cohen parle sans aucun doute de sa propre mère)
exprime sa douleur insoutenable après le
décès de sa mère: il fait de cette femme
une sainte. La mère, juive émigrée de
Corfou à Marseille, est l'image même du
dévouement, de l'abnégation. Petite femme
simple et boulotte, elle n'a aucune vie sociale puisque
ses origines étrangères la retranche de la
bonne société marseillaise. Elle n'a pas
d'instruction et passe ses journées aux fourneaux et
au ménage. Elle n'a qu'un unique amour: son fils
pour lequel elle sacrifie tout.
Par son écriture
magique, le grand écrivain qu'est Albert Cohen
sanctifie, déifie cette petite femme au coeur
simple. Il nous conte son quotidien fait de petites
choses bien anodines mais si précieuses pour un
fils.
Son roman est un pardon
adressé à cette mère dévouée
qu'il a trop souvent délaissée. Car Cohen a
quitté Marseille à 15 ans pour faire
carrière dans la diplomatie à Genève.
Ambitieux, il a eu tendance à renier un jour ses
origines en rabrouant sa mère qui avait
téléphoné dans une soirée mondaine
pour savoir s'il n'était pas arrivé quelque
chose à son fils ...Cohen revient à plusieurs
reprises sur cet événement fâcheux qui
provoque sa culpabilité: sa mère avait
imploré son pardon en larmes; il considère
alors sa douleur comme un juste châtiment.
Ce roman s'adresse
alors à tous les fils qui ont encore leur mère;
pour qu'ils ne soient pas ingrats, pour qu'ils passent
encore du temps avec elle...
Chacun peut se
reconnaître en Albert Cohen: chacun a regretté
de ne pas s'être davantage occupé d'un
être cher. Le passage le plus émouvant relate
la culpabilité du fils lorsqu'il commet un
"péché de vie": rire, se promener ou simplement
manger...
Un livre qui nous
concerne au plus haut point...